FRÈRES D'ARMES (CONFESSIONS)
Un geste étrange et vif a fendu l'air, soumis
A la folle emprise des danses primitives.
Retraçant l’Epopée, le corps qui s’affranchit
Défait la menace des luttes qu’il ravive.
Les armes à la main que j’ai enfin rendues,
N’ayant plus à défendre, au duel, mon honneur,
Ne sont plus aujourd’hui que la branche fendue
Qui me sert à marcher et calmer l’imposteur.
Toutefois, encore, je me prends à rêver
Du temps où je voulais ravir aux autres hommes
Le plaisir de gagner le victorieux trophée
Et demeurer longtemps au plus haut du podium.
A vous mes chers amis que j’avais combattus,
Je viens un peu confus, sans véritable cause,
Vous rendre grâce après que vous eûtes bien su
M’apprendre à vos dépens, le geste virtuose.
Je vous dois mes Lauriers qui flétrirent déjà,
Dès que vous finissiez de me donner le change ;
Quand je me repaissais de mes chers résultats,
Vous fêtiez la défaite à la gloir’ de l’échange.
Il ne fut de votre art pas meilleure leçon
Que de me dire hier ce que je sais ce jour,
D’anoblir l’expérience en place du Blason,
Et de récompenser ce que l’on offre autour…
Les autres c’était moi… je le sais maintenant,
J’ai vécu du reflet de ces bonnes conquêtes,
De la lumière prise au regard de ces gens
Qui m’avaient renvoyé mon image à la tête.
Je m’étais bien battu contre mes chers démons
Que je croyais venus du bras de mon rival
Alors que le dommage à mon précieux renom
Aurait été d’y croire au-delà des finales.
Je dis aux victorieux que la vie a gâtés…
De remercier ceux qui font le sacrifice
D’abandonner la lutte au profit du premier
Qui se plaît à jouer le rôle de Narcisse.
Après avoir tout fait pour bien m’être apparu,
J’ai appris à quitter le piège du miroir
Lorsque dorénavant personne ne vient plus
Me lancer un défi qui me faisait y croire.
Ce qui reste aujourd’hui est d’offrir le secret
A ceux qui vous ont pris votre très chère place,
En leur disant le tort que la peur vous a fait,
De craindre de faiblir face aux autres audaces.
Je vais, plein de vigueur, faire quelque entrechat
Au crédit futile d’une ancienne jeunesse
Que l’on poursuit pour rien dans ce dernier combat
Qui est celui de trop… s’il éteint la sagesse…
Tonton Dub, fier de ses troupes:"Ah! Les braves gens..."