Stratégie de l'entraîneur ou du second...

Quelles pourraient être les consignes et stratégies que donneraient un entraîneur et un "second" à son tireur face à des adversaires avec des styles différents, exemples:
1) Adversaire spécialisé dans le contre avec un style très réactif...
2) Adversaire qui fixe bien avec beaucoup d'enchaînements et de leurres...
3) Adversaire pas très rapide, mais qui a un style tout en contretemps, hypnotisant...
4) Adversaire qui ne respecte pas correctement le principe de parade/esquive/riposte...
5) Adversaire qui possède une défense imperméable avec un jeu de parades et de traversées très performant.
6) Adversaire qui possède une très grosse vitesse de bras sur un ou deux coups...
7) Adversaire très mobile...

Tonton Dub, fier de ses troupes: "Ah! Les braves gens..."

a par etre lent et ne pas respecter le principe parade esquive riposte c bizzard tout ca c'est jon et la question fastidiare c quesque tu ferai ci comme jon il a tout ca

Franchement, je ne sais pas ce qu'un entraîneur ou un second dirait, vu que ne suis ni l'un ni l'autre (pour l'instant?).
Par contre voilà quelques idées qui me viennent

dubreuil a écrit:

1) Adversaire spécialisé dans le contre avec un style très réactif...

Dur! Beaucoup de feintes pour ne toucher qu'une fois qu'il est en vrac et qu'il peut plus faire ses contre? Construire plutôt défensif, mais juste un peu plus actif que l'adversaire et attendre que l'arbitre sanctionne pour non combativité?

dubreuil a écrit:

2) Adversaire qui fixe bien avec beaucoup d'enchaînements et de leurres...

Arrêter de le regarder et bouger tout le temps. Sortir à tout prix de l'empathie.

dubreuil a écrit:

3) Adversaire pas très rapide, mais qui a un style tout en contretemps, hypnotisant...

Le forcer à augmenter le tempo? Construire défensif et mobile avec des attaques ponctuelles et rapide?

dubreuil a écrit:

4) Adversaire qui ne respecte pas correctement le principe de parade/esquive/riposte...

Ralentir pour faire des touches d'autant plus propres et rendre visible le défaut pour aider l'arbitre à faire son boulot

dubreuil a écrit:

5) Adversaire qui possède une défense imperméable avec un jeu de parades et de traversées très performant.

Pas s'acharner. S'il reste passif rester à distance et espérer que l'arbitre sanctionnera la non combativité. S'il est actif, essayer d'exploiter les transitions entre défensif et offensif.

dubreuil a écrit:

6) Adversaire qui possède une très grosse vitesse de bras sur un ou deux coups...

Ca dépends si en plus il se déplace bien. S'il bouge pas trop, je dirais: préparer parade, esquive riposte. Sinon, enchaîner lentement et constamment pour l'empêcher d'utiliser cette attaque secrète sans risquer le défaut d'anticipation.

dubreuil a écrit:

7) Adversaire très mobile...

Attendre qu'il se fatigue? Viser les jambes pendant ses déplacements? Surtout ne pas essayer d'enchaîner en bas.


Pour la question de florian: Faire ses prières? Retourner t'entraîner? Payer les marqueurs? L'empoisonner?

Sinon, à quelques exceptions près ça me fait aussi un peu penser à tonton lui même? De l'auto coaching?

Cher Julien, tes analyses sont globalement excellentes... juste deux ou trois petites choses: tout d'abord, on ne sanctionne plus la "non combativité" depuis la réactualisation du règlement d'arbitrage, il y a deux ans. En effet, on estime que si un tireur décide de ne pas produire de jeu offensif, c'est son problème et il en a le droit... il sera très difficile pour lui d'espérer remporter régulièrement ses assauts... sans parler de la marge de progression et du plaisir dont il se prive...

Au dernier stage d'arbitrage de février dernier, j'ai mis l'accent sur la surveillance particulière à exercer sur les contreurs pur sucre, car on a remarqué que les contreurs essaient de battre de vitesse leur adversaire en réduisant leurs armés et leurs fentes... l'arbitrage sera alors intransigeant! Il ne s'agit pas d'empêcher les contreurs de s'exprimer mais simplement de faire en sorte que ce type de style avec des coups "limites" ne "pourrissent" pas la créativité et la prise de risque des autres tireurs... contrer, oui! Mais avec une technique codifiée!

Pour compléter ton analyse du premier cas (adversaire contreur), je donnerais deux conseils:
- Désamorcer la réactivité de cet adversaire en faisant des faux départs d'attaques afin de déclencher son contre pour, dans un deuxième temps d'attaque, contrer le contreur...
- Lancer des fixations (enchaînements avec leurres surtout des changements de vitesses, et plus particulièrement des ralentissements pour toucher quand la cible a été trop rapidement découverte par la réactivité réflexe du contreur), fixations très déterminées avec un gros charisme en mettant du leurre sur les armés (ceux qui ont fait le stage avec moi, sauront de quoi je parle, pour les autres je pourrai revenir dessus...). Attention, devant ce type d'adversaires, les deux premiers coups des fixations ne doivent pas être ralentis par des feintes de changements de coups, car le contreur est programmé pour réagir sur l'armé adverse et non sur le développement des coups adverses...

Le reste de tes analyses est très bon... je pourrais rajouter quelques trucs mais rien de déterminant.

Petit détail: dans le cinquième exemple que je donnais et que tu cites, tu mets au féminin pluriel le mot performant(es)... je n'avais pas fait de faute, je l'accordais avec "jeu" et non avec "traversées"...

Tonton Dub, fier de ses troupes: "Ah! Les braves gens..."

Merci
Le seul auquel j'avais vraiment réfléchi c'est le point 2. Faut dire qu'au Miladiou on s'est pris 72 à 3 en six minutes contre une équipe finalement en milieu de classement... ça pose des questions. (Merci à eux )

(edit accord corrigé)

Merci florian tu es un amour, j'avoue que j'avais pensé à toi en lisant ces qualités hihi!
Je ne peux répondre pour l'instant car je suis le fruit de mon entraineur et second et il n'a pas encore répondu lui-même á ses propres questions...Je reviendrai donc pour compléter

Jon support la canne

sur le dernier : adversaire très mobile:

en boxe on se place au centre
puis quand la fatigue est présente le pouser dans un coin

cela est il réalisable à la canne?

Bonne question, le Jardinier...

Il y a plusieurs choses dans ta question:
- L'exploitation de la fatigue de l'adversaire.
- L'exploitation de l'aire de combat.

L'exploitation de la fatigue de son adversaire n'est concrètement pas évidente car un tireur fatigué peut à peu près s'arrêter quand il le veut sans se faire sanctionner... et on a vu au Championnat du Monde que ça a posé problème... Il va falloir légiférer sur la question et trouver des réponses arbitrales.
Cependant, comme on l'a abordée dans le sujet sur le "dépassement de soi", la fatigue mal canalisée annihile peu à peu la concentration de celui qui la subit...

Mais pour revenir à ta question, le lien que l'on peut établir entre cet état diminué et l'exploitation que l'autre tireur peut en faire en le coinçant en bordure d'aire de combat, est tout à fait opportun car un tireur fatigué ne se situe plus dans l'espace... il cherchera à échapper à son adversaire pour récupérer, et le peu d'énergie qu'il lui reste sera mobilisé pour son dégagement... et comme je l'expliquais dans le sujet sur le "dépassement de soi", ce qui a "sauvé" Frodo très fatigué lors de de la dernière minute de la finale du Championnat du Monde (devant un Benjamin encore conquérant), c'est sa capacité à "contrer" efficacement en phase de retrait et dans un état d'épuisement avancé (on l'avait beaucoup travaillé car je m'attendais à ce que ce combat prenne cette tournure, mais ça a été très très chaud et ça s'est joué à un poil de cul de grenouille)... faut dire que Frodo et Ben avaient un niveau extraordinaire que l'on n'a pas souvent rencontré dans toute l'histoire de nos compétitions... (sans oublier Florian qui reste un tireur d'exception).

À partir de cette constatation, il est évident que pour le tireur le plus en forme dans un assaut, tout devient possible... et l'acculer en bordure d'aire doit être un réflexe comme on peut le faire en boxe en poussant un adversaire fatigué dans les cordes...

En revanche, ce qui me paraît plus intéressant tactiquement, c'est d'arriver à acculer un adversaire alors que ce dernier n'est pas fatigué... ça pourrait être d'ailleurs un nouveau sujet passionnant...

Tonton Dub, fier de ses troupes: "Ah! Les braves gens..."

Ce qui amène à une 8e question :

8 ) Que lui conseiller quand son tireur est fatigué?

D'ailleurs est-ce qu'on ne pourrait pas trouver une série de question concernant non l'adversaire mais son tireur?

La gestion de la fatigue, quelque soit d'ailleurs l'activité sportive, conserve une part importante d'incertitude, ce qui en fait un élément difficile à évaluer pendant la préparation de l'athlète, et un élément difficile à planifier pendant la compétition.

Sur la quasi totalité des assauts, on observe des "techniques courtes" avec encore peu de fixations, et si l'on ajoute à cela le tronçonnage des assauts en raison de nombreuses fautes sanctionnées par l'arbitrage, on obtient des assauts peu fatigants.
Or, depuis quelque temps, la configuration des assauts change et on commence à voir des assauts "construits", engageant des temps de jeu plus longs (enfin! Le message commence à passer), ce qui change la donne...
Je suis très heureux de la tournure que prennent les choses: des assauts intelligents et physiques, voilà l'avenir... pour répondre à ces nouveaux enjeux, de nouvelles contraintes physiologiques apparaissent...

Et sans vouloir réinventer la poudre, je dirais que cette histoire de condition physique se prépare longtemps à l'avance... le problème est que l'on ne fait pas toujours ce que l'on veut ou ce que l'on peut...
Si je reprends l'exemple de Frodo que j'entraîne depuis une saison et demi, il était difficile de mettre en place un programme de longue haleine pour sa préparation physique.
En effet, la charge de son métier harassant (charpentier toujours fourré sur les toits, accroupi, par tous les temps, et depuis très tôt le matin), et si l'on y ajoute des entraînements tard le soir que nous finissons vers minuit (nous n'avons pas d'autres créneaux), ça réduit la charge d'entraînement consacrée à l'amélioration significative de ses capacités physiques... ce qui fait que l'on a privilégié la préparation technico-tactique pour ne pas le mettre dans un état de fatigue chronique préjudiciable pour son boulot et pour son rendement à l'entraînement...

Quant aux consignes que l'on peut donner sur place à son tireur pour juguler sa fatigue pendant un assaut, il n'y a pas de solutions miracles: tout cela se prépare en amont... et notamment le travail particulier des plages de récupération qu'un tireur s'octroie pendant un assaut (comme je l'explique dans le sujet sur "l'art du dépassement de soi", ces phases de récupération sont plus structurées qu'il n'y peut paraître...).

Mais, pour quand même répondre à ta question, Julien, je dirais que la consigne tactique très simple que je donnerais à un tireur dont je sais qu'il a une condition physique inférieure à son adversaire, serait de "refuser" l'engagement pendant les 30 premières secondes de chaque reprise afin de réduire le temps d'action des reprises...

Tonton Dub, fier de ses troupes: "Ah! Les braves gens..."