COUPE DE STYLE 2009
La rencontre s’est bien déroulée dans l’ensemble.
Début des assauts à 10h, fin de la rencontre 8h après.
Pas trop de participants nous a permis de proposer à chacun des tireurs présents un nombre minimal de 4 rencontres.
A l’analyse nous avons pu noter :
Remarque n°1 : LES TIREURS
Le niveau requis minimum pour les tireurs (pommeau blanc sans complaisance) est nécessaire et il faudra peut être exiger « des imposés » pour s’assurer de la qualité des opposants et les refouler, si besoin est, selon leurs inaptitudes techniques….
L’insuffisance technique patente, en effet a nuit à la qualité des prestations lors de cette expérience et s’est manifesté sous plusieurs formes :
Non respect des distances de frappe (un pommeau blanc est capable d’interrompre son action durant son exécution si la distance n’est pas opérationnelle et il transforme, adapte et réalise une construction technico tactique évoluant avec les données du combat : c’est « l’intelligence du corps » qui est sollicitée).
Non respect des zones de frappe (c’est un défaut de condition physique souvent en parallèle à une insuffisance technique qui amène l’utilisation de frappes aléatoires).
Sorties d’aire répétitives non stratégiques (attitudes de fuite non constructive traduisant une infériorité manifeste)
Non respect du principe parade – esquive / riposte (trop de tireurs restent dans leurs enchaînements sans tenir compte des techniques et des déplacements adverses : « ils ne savent pas s’adapter » et négligent surtout le plus important : « ne pas se faire toucher »).
Non respect de la notion de contrôle à la touche (cela entraîne une violence non adaptée liée souvent à la précipitation pour la touche « à tous prix » ce raccourcis qui tronque l’expression technique des deux tireurs est bien hors sujet dans ce type de rencontre).
Coups répétitifs sans variance : ces attitudes visant « à marquer des points » issues de la compétition habituelle à la touche restent ici déplacées du point de vue martial (cela n’a aucun intérêt de couper un membre cinq fois…) et correspondent à une forme d’anti-jeux sanctionnable.
Nous avons pu constater (lueur d’espoir) une évolution des tireurs au fil de la compétition : ils ont intégré les nouvelles règles avec retard fait bien souvent en rapport avec le fait de ne pas avoir suivi le « debriefing » du début de rencontre (pensant sans doutes tout connaître ! ! !) et de n’avoir pas lu l’imprimé fourni à cette occasion qui résumait tout ces changements…
Remarque n°2 : L’ARBITRE
Le niveau requis des arbitres pour ce type de rencontre n’était pas optimal mais perfectible : la méconnaissance des consignes lors du debriefing était évidente.
Nous avons pu constater des élans de prise de contrôle issus de la formation des arbitres traditionnels allant à l’encontre des expressions stylistique des tireurs (à éviter).
En fait les arbitres doivent se comporter comme des metteurs en scène des assauts : les tireurs sont des acteurs.
Ils doivent être surtout vigilants avec :
Le non respect des distances de frappe. Veillant à ce que l’arme touche la cible avec son quart supérieur dans tous les cas (même sans aligner les épaules avec le bras de frappe par exemple) et à ne pas laisser les tireurs (qui ne sont pas du niveau) coûte que coûte (même du milieux de canne) .
Non respect des zones de frappe. L’insuffisance technique est à sanctionner sévèrement en ce sens aussi.
Sorties d’aire répétitives non stratégiques. Il faut laisser jouer (l’avantage) le tireur qui pousse son adversaire à la faute car la sortie d’aire ne doit pas être utilisée stratégiquement mais elle doit amener l’avertissement pour insuffisance technique si elle se renouvelle involontairement.
Non respect du principe parade – esquive / riposte. Les seuls échanges techniques de haut niveau respectaient ce principe tout en préservant le contexte martial : toucher en subissant une touche n’est pas efficace. L’arbitre doit être vigilant pour ne pas laisser « pourrir » un assaut et interrompre la confrontation s’il y a dérapage systématique disqualifiant le (ou les) tireur(s) concerné(s) après avertissement.
Non respect de la notion de contrôle à la touche. L’arbitre doit être super strict avec l’expression de violence des coups. Il doit appliquer de suite des sanctions : avertissement immédiat voir disqualification d’office avec (ou sans) consultation des juges selon l’importance de la faute exprimée…
Coups répétitifs sans variance. L’arbitre (metteur en scène) doit imposer un degré d’expression de haut niveau et doit sanctionner ces insuffisances techniques nuisibles à la qualité de l’assaut en général.
Une formation spécifique doit être envisagée pour parfaire leurs « timides » interventions.
Remarque n°3 : LES JUGES
Nous avons pu observer aussi l’importance du « debriefing » au niveau du jugement. Certains juges étaient décalés restant dans le comptage des touches… En fait certains ont même avancé qu’ils s’étaient fait une « impression » dès la première reprise et s’en sont contenté pour le jugement : là ils ont eu tout faux.
Ils n’avaient pas à négliger les deux reprises suivantes et de ce fait ils n’ont certainement pas pu apprécier les efforts stratégiques dépensés par les tireurs : c’est un défaut capital à ne pas reproduire (manque de respect des tireurs, …).
TEST 1 : Nous avons pu constater que « les enfants », feuilles de jugement analysées à l’appui, étaient capables de participer au jugement des rencontres de style : « la note de cœur » exprimée est, comme pour tout public, indépendante du nombre d’années de pratique. Même si certains juges (trop attachés au jugement à la touche au moment de leurs réclamations : au début de la rencontre) qui exprimaient un jugement différent semblaient vouloir prétendre le contraire : ils n’avaient pas bien compris..
Le prétexte d’affirmer que les enfants (pommeaux blancs tous deux) sont incapables de se concentrer avec attention sur l’assaut n’est pas recevable : cette proposition serait certainement plus prise au sérieux si ceux qui ont avancé ces remarques avaient fait preuve d’une grande vigilance eux mêmes durant les autres assauts (ce qui ne fut pas le cas bien entendu puisqu’ils n’ont même pas été attentifs au « debriefing »).
Ce n’est pas le cas évidemment pour les compétitions traditionnelles ou là se dégage non pas « une impression » mais une quantification de touches respectant de nombreux critères déjà bien difficile à réaliser pour un adulte entraîné…
TEST 2 : Nous avons fait juger des accompagnateurs non pratiquants de la canne de combat mais initiés au « debriefing » et nous avons pu constater que la qualité de leurs jugements équivalait aux autres juges eux « initiés ». Ceci tend à prouver qu’en matière de style (d’esthétique de mouvements en y associant le contexte martial) le spectateur moyen est capable de jugement. Et à plus forte raison s’il est déjà initié ce qu’il peut exprimer en terme de jugement n’est pas loin de la réalité.
Conclusion : l’aptitude à observer un assaut et à se faire une opinion sur l’expression technico tactique des tireurs est beaucoup plus facile à trouver chez un juge : ce n’est pas surhumain.
Nous pouvons donc exiger une connaissance (pommeau blanc par exemple) pour accepter un juge mais ce n’est pas indispensable s’il y a un « debriefing » efficace et suivi au début de la rencontre.
C’est même plus facile comme consigne à faire passer si on s’adresse à des novices : les « préformés » juges et arbitres tirés de nos compétitions traditionnelles ont beaucoup plus de mal à s’adapter à ce type de jugement.
Résultats :
Tous ont été récompensés pour leurs efforts.
Mais se sont distingués par leurs aptitudes conformes à ce type de compétition :
1. Timothé de Perpignan = meilleur styliste 2009 ou Vainqueur de la Coupe de Style 2009 Canne catégorie Seniors hommes,
2. Mégan de Montpellier = meilleure styliste 2009 ou Vainqueur de la Coupe de Style 2009 Canne et Double Canne catégorie Seniors féminines,
3. Edgar de Montpellier = meilleur styliste 2009 ou Vainqueur de la Coupe de Style 2009 Canne catégorie –de 15 ans.
4. Meilleur assaut de Bâton : Timothé de Perpignan Vs Thierry de Montpellier.
5. Sébastien de Toulouse : meilleur styliste pour la canne de combat en fauteuil .
Bravo à tous les autres participants (tous récompensés pour leur actions à tous les niveaux) qui ont permis la réalisation de cette rencontre expérimentale qui sera plus affûtée l’an prochain…
Avis aux amateurs !