Après l'ARMé, la TRAJECTOIRE

Dans la même idée que pour l'armé :

Qu'est-ce qui est admis ?

Je m'explique ... Pour faire simple ... l'armé démarre lorsque la pointe est dirigée vers l'adversaire, le bras derrière la ligne des épaules ...

Dans la théorie le développement de la canne doit se faire bras tendu dans un mouvement circulaire autour d'un d'axe, verticalement ou horizontalement ....

Sortie de très très rares "Aliens" je ne l'ai jamais vu lors des combats pour des raisons que l'on connait tous : la rapidité de l'acte et de l'action (entre autres) ... Les finesses techniques et physiologiques qui demande des dizaines d'années d'entrainements ...

Là n'est pas le sujet ....

On voit de tout, quelque soit le niveau ... Et comptabilisé ...

Je réitère ma question ... Qu'est-ce qui est admis ? quelles sont les limites ? Précisemment ...

Vos avis, connaissances et expériences ...

NB : Là encore ... foin de polémiques ... simplement des questions pour orienter nos entrainement Techniques ...

en quelque mot ce que moi je n admetrais pas c des trajesctoires en courbes car il est dur de faire des trajectoire horizontale si le tireur en face et plus grand ou plus petit que vous

Mon impression c'est qu'à part le respect du plan (réduit à éviter les latéraux cuiller), il n"y a pas de contraintes particulières en compétition au niveau du développé. La notion de "développé devant" semble trop difficile à évaluer dans le feu de l'action (sauf cas extrême) pour être pris en compte.
Je ne dis pas que c'est bien, mais entre :
- "qui avait l'initiative?"
- "est-ce que c'était armé?"
- "est-ce que la zone touchée est valide?"
- "est-ce que le bras était aligné à la frappe?"
Il ne reste plus beaucoup de place dans la tête d'un juge ou d'un arbitre pour évaluer autre chose (sauf peut être la fente), surtout un truc aussi fugace que "a partir de quand le coude était-il déployé?"

Voilà mon impression.

Personnellement, ce que je considère c'est que le bras doit être complètement tendu (coude déployé):
- à partir de mi-course pour les latéraux (au moment du passage de l'axe vertébral) maintenant si les armé sont à l'oreille c'est plus dur, j'essaie d'apprendre à armer plus loin.
- tout le temps pour les croisés bas et haut
- à 80% du mouvement pour le brisé et l'enlevé.

Ton post est excellent, Julien! Pas grand chose à ajouter... à part pour l'Enlevé et le Brisé, ce n'est pas 80% sinon tu obtiens deux axes de rotation qui se superposent, un petit et un grand, et ça dénature le mouvement (Jon avait parfois ce défaut en réalisant son Brisé dans un mouvement de "piston-bielle" exagéré qui pouvait presque ressembler à un Croisé-tête exécuté de l'autre côté)...

Je voudrais juste rappeler certaines choses:
Les règles actuelles ont pour objectif de faire respecter un seul grand principe, celui de l'armé. Ce principe contient à lui seul tout notre patrimoine... tout le reste s'articule autour de cet armé et a pour but de donner une cohérence technique à cette phase d'armé.

Exemple: On ne peut pas tolérer le "développé devant" car il annihile l'objectif de l'armé. En effet, l'armé est un ajout de puissance qui distingue la canne des armes tranchantes de l'escrime qui n'ont pas besoin de cet apport supplémentaire de puissance puisqu'elles piquent et tranchent avec peu d'effort. Par conséquent, si l'on arme correctement son coup et qu'on le développe devant, l'armé ne sert à rien car il ne "lance" plus le coup dont la vraie synergie rotative de ce "développé devant", comme sa désignation l'indique, démarre devant...

Autre exemple: la position de frappe imposant l'alignement de l'arme, du bras et de la ligne des épaules et qui proscrit les positions sabrées, nous distingue encore une fois de l'escrime dont l'angle d'attaque oblique du tranchant du sabre apporte un meilleur angle de coupe, dit de taille... en Canne, nous ne tranchons pas, et la "frappe à plat" de nos coups libère et exprime toute la puissance amenée par l'armé (sans parler, dans un second temps, de l'utilité d'arrêter sa frappe dans l'axe de combat pour faciliter les fixations et la continuité dans l'action)...

Dernier exemple: Il en est de même pour les plans de rotation et de développement stricts des coups que nous devons respecter (horizontal ou vertical). En effet, même si l'armé n'est plus qu'une simple démonstration de puissance (puisque la puissance des impacts est aujourd'hui limitée), cette démonstration doit être crédible et aller au bout de sa logique... il est donc logique, si l'on reste dans cet idée d'apport de puissance, de ne pas changer de plan de rotation en cours de route, ce qui casserait le bénéfice de cette "course d'élan" que représente l'armé des coups.

Tout çà pour dire que nos règles ont une cohérence qu'il n'est pas toujours évident de comprendre et de respecter dans la mesure où la puissance de frappe des coups a été supprimée et que l'armé n'a donc plus une utilité directe qu'il avait à l'époque en raison des impacts forts et du poids des cannes qui oscillait allègrement entre 200 et 300 grammes...

Cependant, certaines tolérances sont acceptées sans pour cela déroger à nos principes, je reviendrai dessus ultérieurement.

Tonton Dub, fier de ses troupes: "Ah! Les braves gens..."

De quelles tolérances s'agit-il?
Il faut savoir que les juges/arbitres évaluent la validité des touches par "vision globale". C'est à dire que le juge/arbitre stocke dans sa tête les images qui représentent la référence des coups.
Tant que les coups qu'il juge peuvent se superposer aux images modèles, leur validité est confirmée. On observe donc une légère tolérance pour les critères de validité des touches... sachant que certains défauts sont plus facilement détectables que d'autres.

Exemple: Comme le dit, Julien, le "développé devant" est difficilement repérable sur les coups très rapides.
Autre exemple: L'horizontalité de l'arme lors de la positon d'armé des Latéraux bénéficie (environ 30° vers le haut ou le bas).
Autre exemple: L'alignement de la ligne des épaules avec le bras armé au moment de la frappe peut être variable... Il suffit simplement que l'angle formé entre la ligne des épaules et et le bras armé, soit ouvert...
Etc., etc., etc.!

Comme je le dis plus haut, il faut simplement que l'image de référence des coups ne soit pas dénaturée...

Tonton Dub, fier de ses troupes: "Ah! Les braves gens..."

A la fois, je comprends bien que la notion d'image globale soit presqu'obligatoire pour juger instantanément les 10 critères de validité d'une touche.

D'un autre coté, je trouve cette notion dangereuse si elle est seule. En effet cette notion d'image gloable est formée par l'habitude. Et plus on s'éloigne d'une formation théorique à l'arbitrage, plus il risque d'y avoir une prépondérance de ce que les juges-arbitres voient en compétition sur ce qu'ils devraient y voir.

En gros, est-ce que cette image globale n'est pas pervertie dans la tête des juges par ce qu'ils voient en compétition, pour que finalement, ils jugent comme bon ce qu'ils voient le plus souvent?

Il m'a souvent semblé que les débutants alors qu'ils avaient parfois des coups très proches des livres (armés très(trop?) amples, position très hautes sur leurs appuis...) étaient défavorisés pcq justement ils ne tiraient pas comme les tireurs plus habitués à la compétition (armés à l'oreille, demi fentes perpétuelle, profilage constant). Les uns paraissant bizarres (mais en fait corrects), les autres paraissants plus familier (alors que pas toujours corrects). Je ne parle pas du score final que la différence de vitesse et d'organisation défensive qui justifie généralement, mais plutôt du détail des touches qui sont effectivement accordées au débutant.

En résumé 3 questions:
- Comment faire pour que l'image globale ne se pervertisse pas, au fil des compétitions?
- Comment faire pour que l'image globale ne pénalise pas un style original?
- Est-ce que les juges sont juste là pour déterminer un vaincoeur, ou aussi pour donner une évaluation relative du niveau du perdant?

Julien Falconnet a écrit:

- Comment faire pour que l'image globale ne se pervertisse pas, au fil des compétitions?

Réponse: formation continue des juges/arbitres... avec retour pédagogique dans les clubs (sur la qualité de la technique à pérenniser)...
S'il on veut que l'image globale ne se pervertisse pas, il faut que la technique elle-même ne se pervertisse pas... et ça démarre dans les clubs...
Et lorsque je vois la faiblesse du niveau de certains tireurs en compétition, je me dis que leur entraîneur participe de façon radicale au dévoiement de l'activité et peut-être du jugement?!

Julien Falconnet a écrit:

- Comment faire pour que l'image globale ne pénalise pas un style original?

Réponse: Chaque style est original! Cependant, on peut imaginer un style avec une prédominance des voltes...
En effet, les voltes posent un problème d'image globale car la vitesse de rotation de celles-ci brouille la visualisation des armés: l'armé de l'amorce de la volte et l'armé du développement final... c'est plus facile pour les voltes qui démarrent sur une parade, mais même dans ce cas l'image globale sera difficile à obtenir et à contrôler).
Nécessité d'une grande concentration des juges/arbitres: ça se travaille...

Julien Falconnet a écrit:

- Est-ce que les juges sont juste là pour déterminer un vaincoeur, ou aussi pour donner une évaluation relative du niveau du perdant?

Tout d'abord, Julien, je rends hommage à ton magnifique lapsus sur l'orthographe du mot vainqueur que tu écris: vaincoeur.
Réponse: je confirme que les juges/arbitres sont uniquement là pour déterminer un vainqueur! On ne doit pas mélanger les rôles... même si, lorsque l'on est juge/arbitre, il est difficile de ne pas donner un petit conseil à l'issue de l'assaut.
Les juges/arbitres doivent rester neutres...
Exemple: si un juge/arbitre venait à conseiller un tireur pendant une compétition (qu'il fût vainqueur ou perdant), et que plus tard dans la même compétition ou dans une autre, le tireur conseillé applique les conseils techniques du juge/arbitre et que ce dernier constate que ses conseils ont été suivis (avec ou sans succès, peu importe), son arbitrage et son jugement risqueraient d'être influencés en raison de l'empathie ressentie par ce juge/arbitre à l'égard de ce tireur qu'il a conseillé...

Conclusion: la variation de la perception et de l'évaluation de cette image globale par les juges/arbitres dépend d'influences techniques, contextuelles, psychologiques et affectives... il faut très peu de choses pour dérégler l'appréciation des modèles techniques, et modifier ces modèles eux-mêmes... cette histoire "d'influences" est un de mes chevaux de bataille...
On peut développer... si vous voulez? Mais il me semble avoir déjà abordé ce sujet?!

Tonton Dub, fier de ses troupes: "Ah! Les braves gens..."

Oui, oui, quitte à ouvrir un autre "post" ...

Restons dans des sujets précis, techniques et pointus ...

Merci pour ces réponses ...je je trouve que, que ce soit pour l'armé ou le développement du coup, les techniciens ne se bousculent pas au "portillon" ...

Volontairement, je n'interviens pas ...

Bonjour à tous ,

J’ai aussi une question.. mon collègue d’entraînement et moi n’avions pas tout à fait le même point de vue sur l’armé ..

Si l’on prend le latéral croisé ..

On apprend qu’il faut « pointer » la canne vers l’adversaire , puis armer ..donc faire passer l’arme derrière l’axe vertébral .( canne toujours pointée sur l’adversaire , le manche de la canne orienté derrière ..).ensuite la canne tourne sur son plan puis , quand elle « quitte l’axe vertébral » , elle doit être alignée avec le bras pour venir toucher l’adversaire .

Alors que dire des coups pour lesquels le tireur arme en pointant derrière , à l’opposé du tireur ..( ce qui lui évite de faire tourner la canne ) ? sont-ils considérés comme bons ?

De mon coté , pour gagner en rapidité sur un latéral extérieur par exemple , je cherche à lancer la canne , un peu comme un pêcheur ferrant un poisson …ce qui entraîne le bras et me permet d’armer plus rapidement ..mon bras armé arrive alors tendu vers l’arrière ,pointe dirigée vers l’adversaire, puis je fais tourner la canne sur son plan pour terminer mon mouvement ..
Peut-on dire que mon coup n’est pas armé car pendant un petit moment , la canne ne pointe pas l’adversaire ?

Je pense que le fait de ne pas pointer l’arme vers l’adversaire ne signifie pas que je ne suis pas armé …..que le critère valable est que la main qui tient la canne passe derrière l’axe vertébral ..mais qu’en pensent les spécialistes ??

L'obligation d'orienter la pointe de la canne dans l'axe de combat vers son adversaire impose et permet la rotation complète de l'arme autour de l'axe que représente la prise de main.
En effet, si la canne ne respecte pas cette position, la circumduction de l'arme n'est pas complète, or je vous rappelle que tous les coups doivent s'inscrire dans un mouvement de "bielle-piston" (rotation complète de l'arme activée sur une trajectoire linéaire).

Cher Branche, au sujet de ton "lancé" d'armé façon canne à pêche avec rotation immédiate de l'arme sans fixation instantanée de l'armé (canne pointée vers l'adversaire), je dirais que ton coup ne sera valable que si pendant le trajet qui conduit l'arme à une position d'armé imprécise, la canne observe, ne serait-ce qu'un instant, un alignement dans l'axe de combat (pointe vers l'adversaire), sans oublier les autres critères, notamment une bonne position de frappe...

Tonton Dub, fier de ses troupes: "Ah! Les braves gens..."

Bonjour ,

Merci pour votre réponse .

a plus