Chère Sophie, voici quelques éléments de réponse...
1) L'aspect esthétique de l'activité: évocations et références multiples (Danse, Arts Martiaux, Gymnastique, Cirque, etc.).La beauté et la richesse chorégraphique de l'activité restent notre premier argument de "vente". En effet, la grâce des mouvements liée à leur diversité et à leur efficacité, suscite la curiosité et l'envie d'essayer... le folklore de nos tenues matelassées de compétition, contribue à marquer notre identité.
2) La culture et les valeurs: forte adhésion identitaire (des racines que l'on veut et que l'on fait siennes...).L'intérêt que l'on porte à notre patrimoine culturel est très mobilisateur... Notre discipline est une formidable façon de voyager dans le temps et de s'imprégner des us et coutumes de l'époque (XIXème siècle). Cet attrait pour la "chose" historique, archéologique, anthropologique et sociologique habite indiscutablement les esprits de nos pratiquants, il n'y a qu'à observer les catégories de notre "clientèle"
majoritaire: cultivée (bon niveau social), âge mûr (entre 30 et 50 ans). Je précise qu'il s'agit d'une
tendance naturelle et non d'un choix ou d'une orientation du CNCCB. Je peux même ajouter que le CNCCB fait tout pour élargir sa "clientèle", notamment en direction des jeunes et des très jeunes.
La défense et la transmission des valeurs de courtoisie, de convivialité et d’amitié poussées à leur paroxysme, que l'on entretient dans le culte du respect des règles et des personnes, sont essentielles pour la cohésion humaine et technique du groupe (ce que l'on peut apparenter à une famille).
3) la confidentialité: sentiment de l'exception (de ne pas ressembler à tout le monde, ce qui peut devenir antinomique avec la volonté de développement).La confidentialité de notre activité permet, paradoxalement, de se distinguer. En effet, le désir et la sensation de pratiquer une activité atypique et extraordinaire peuvent motiver les gens qui cherchent à éviter les sports de masses. Le peu de monde dans les salles, le besoin d'originalité, et la plus faible concurrence entre les compétiteurs, peuvent être des éléments décisifs dans le choix d'une activité.
4) l'aspect sportif: ressources infinies (l'expression corporelle y est tellement libérée, les techniques tellement précises, et l'implication psychologique tellement gratifiante, que l'on peut affirmer que nous sommes en présence d'un "grand" sport).a) Jeu et confrontation: Le caractère ludique et stratégique de notre discipline est indéniable. L'aire de combat circulaire, la comptabilisation ininterrompue des touches (continuité dans l'action), décision des assauts aux points et non sur KO, sont des éléments déterminants, sources de créativité et de grande liberté motrice en dépit des nombreuses contraintes techniques.
b) Sport complet dans le domaine physiologique: La richesse technique des mouvements et des déplacements, nécessite une bonne condition physique qui s'acquiert au fur et à mesure. La gestion et le calcul des dépenses énergétiques, permettent une marge de progression considérable, et un équilibre physiologique et esthétique harmonieux...
c) Gestion mentale: Il s'agit surtout de développer des capacités et des ressources psychologiques, liées à la détermination nécessaire en assaut et en "pratique loisir". Ces stratégies mentales ont un rôle éducatif majeur et favorisent la prise de décisions et les capacités à surmonter les difficultés. Les qualités d'exutoire de notre discipline sont reconnues et appréciées par tous!...
d) Aspect self/défense de ce sport de combat: L'efficacité défensive de cette discipline est indéniable et permet, à cet égard, de s'adresser à des "clientèles" qui peuvent se sentir vulnérables (enfants, femmes, personnes âgées, handicapés, etc.).
e) Expérimentation technique et tactique: Le caractère récent de nos pratiques sportives fait que l'apport en nouveautés techniques et tactiques est possible et fréquent. L'activité n'est donc pas fermée...
f) Accès aux compétitions de haut niveau: Un bon classement est rapidement envisageable par rapport à d'autres sports pratiqués par le plus grand nombre.
5) Les possibilités d'innovation: activité à géométrie variable dont on sent l'énorme potentiel évolutif malgré la conservation de nos ""fondamentaux" culturels.La Canne et le Bâton sont anciens, mais les pratiques "sportives" sont récentes (les années 1970), ce qui offre une marge d'évolution et de développement considérable sur le plan de la pratique (nouvelles techniques acrobatiques,
pratiques Handi-Canne, etc.), de la promotion (développement à l'étranger: compétitions, démonstrations et stages internationaux; publicité: médias, etc.), et de l'extension de nos activités et spécialités (double-canne, Canne-Chausson, Canne-Défense, etc.).
6) Les implications associatives facilitées: sentiment qu'un peu de conviction et de bénévolat suffisent à nous donner un rôle important au sein de l'association (CNCCB, clubs, et autres...). Le CNCCB est encore (malheureusement ou heureusement), une petite structure qui favorise l'engagement associatif au plus haut niveau.
Tonton Dub, fier de ses troupes: "Ah! Les braves gens..."